La semaine dernière, la partie 3 de La Casa de Papel était dévoilée après la sortie des deux premières parties en 2017. Ce come-back on ne peut plus attendu a beaucoup fait parler de lui en amont et depuis sa diffusion. On vous dit ce qu’on en pense.
Dès la sortie du trailer de cette troisième partie, nous vous confiions craindre que ces nouveaux épisodes n’aient pas vraiment lieu d’être et qu’ils n’aient pas été motivés par les meilleures intentions.
Après visionnage des huit épisodes qui composent ce revival, nous sommes bien obligés de nuancer tout ça.
Pourquoi ça fonctionne ?
Au terme de la partie 2 qui devait initialement être l’ultime, nous avions quitté nos héros espagnols alors qu’ils venaient de réussir le casse du siècle. Chacun était destiné à vivre tranquillement de ses millions, comme nous le constations grâce à Raquel, parvenue à retrouver le Professeur au sein de son exil en Asie. Du coup, on se demandait ce qu’ils auraient bien à raconter de plus…
Le fait est qu’ils ont basé le socle de l’intrigue de ce second braquage sur l’une des nombreuses incohérences laissées en suspens précédemment. En effet, la réussite semblait bien trop facile, et simplement valider le postulat qu’ils n’auraient désormais plus d’emmerdes et qu’ils prendraient des bains de billets aux quatre coins du globe paraissait un peu léger.
C’est pourquoi, la réalité - incarnée par les autorités - les rattrape avec l’arrestation de Rio. Le professeur chauffe alors les anciens membres de la bande afin qu’ils signent pour un second coup destiné à libérer Rio, mais pas seulement… En effet, si l’objectif était auparavant l’oseille, l’ambition ne se limite désormais plus à ça. À présent, le Dalì est devenu un symbole, et il est question de révolution, pas uniquement de choper l’or de la Banque d’Espagne.
Face à cette base, on se dit, why not? D’autant plus que plusieurs défauts passés - dont une certaine invraisemblance inscrite dans l’ADN des premiers épisodes - sont ici gommés. Le plan mis en place est présenté comme moins travaillé que le premier, ce qui met sincèrement les protagonistes en difficulté. Précédemment, les stratégies rondement menées, voire trop rondement menées, du Professeur, rendaient le déroulement des évènements quelque peu surréaliste. Malgré les couacs, on pouvait d’emblée anticiper que les héros sortiraient vainqueurs. Dans cette troisième partie, les certitudes sont troublées et ça fait du bien.
Ce qui reste problématique…
Que les épreuves à braver soient plus ardues ne retire pas le fait que La Casa de Papel pourrait clairement être affilié à un conte de braquage. L’utopie de la série rend possible ces casses qui n’auraient, bien entendu, pas de chance d’être montés dans la vraie vie. C’est le but de la fiction me direz-vous ?
Mais voilà, dans cette troisième partie, la série emprunte un créneau militant qui rattache le scénario à un réalisme auquel elle n’est pas censée pouvoir prétendre. Les conditions de torture lors des interrogatoires, les secrets d’État, les inégalités sociales… bon nombre de champs d’actualité on ne peut plus réels sont donc traités au cœur de cet univers fantasmé. Une affiliation qui peut être bienvenue, ou naïve, mais qui - il faut le reconnaître - parvient à mettre ces volets sur le devant de la scène.
Un féminisme affirmé
Nous ne pouvions aborder la partie 3 de La Casa de Papel sans évoquer son caractère ouvertement féministe. Dès le braquage précédent, nous avions eu affaire au coup d’État de Nairobi qui avait installé son matriarcat.
Dans les récents épisodes, l’écriture est clairement orientée sur cette voie. Le panel des personnages comprenait déjà des femmes bien bad ass avec Raquel, Nairobi et Tokio. Alicia vient ainsi s’ajouter à la palette, avec son ventre arrondi. En effet, l’écriture de son personnage, faisant d’elle une femme enceinte redoublant d’intelligence (et de cruauté), n’est pas hasardeuse dans un monde où beaucoup justifient le salaire plus bas des femmes en raison de leurs chances potentielles de tomber enceintes.
En plus de la composition des personnages, la partie 3 offre une série de séquences mettant la force physique et/ou mentale des femmes à l’honneur, dont le face à face entre Monica et Arturo, ou la négociation sous tension menée par Raquel lors de l’épisode final. Ça fait du bien !
Une partie 4 bel et bien nécessaire
La sortie prochaine de la partie 4 avait été annoncée avant même la diffusion de la troisième. Et au fur et à mesure du visionnage des derniers épisodes, on comprend en amont que - comme le premier coup - ce second braquage est scindé en deux parties. Au terme de l’épisode 8, on est donc impatients de débuter cette quatrième partie, attendue pour octobre/novembre 2019, pour avoir le fin mot de ce casse.
La véritable question est de savoir si les producteurs seront tentés de prolonger davantage en raison du succès de la série ?