Certains scénaristes se sont fait plaisir à concocter des pitchs de série qui ne tiennent pas vraiment debout en espérant faire avaler la pilule facilement. Mais nous ne sommes pas dupes…
Nous le savons, beaucoup de séries tapent volontairement dans l’absurde. La démarche est assumée, et l’objectif est justement de générer un « wtf ? » de notre part. Dans le genre, on peut penser à Cousin Skeeter, show dans lequel le duo principal est composé d’un ado et de son cousin, une marionnette. On peut aussi citer Wilfried avec Elijah Wood ou le très étrange Man seeking woman.
Mais voilà… Ici, on a choisi de vous parler de ces séries installées dans un contexte réaliste, mais aux scénarios pas très vraisemblables. Vous savez ces pitchs qui se veulent plausibles, mais qui n’ont, à l’écran, ni queue, ni tête ? En voici 7 rien que pour vous, l’occasion de se mettre d’accord sur le fait que ces pépites du petit écran sont en fait totalement lunaires.
Prison Break
Pour beaucoup, Prison Break est considéré comme un classique et on peut le comprendre. L’idée d’origine est assez folle, et c’est justement la singularité de l’histoire qui est au cœur de son invraisemblance. Rappelons que l’intrigue suit le personnage de Michael Scofield, grosse tête, déterminé à sortir son frère de prison. Ce dernier, accusé à tord, est embringué dans un complot d’État et condamné à mort. Jeu du sort, la prison dans laquelle il est transféré est basée sur des plans dessinés par son frère. GÉNIAL, le tour est joué, des tatouages sont réalisés et la mission est lancée.
Bon, ça fait vraiment beaucoup à avaler… Dans l'idée, on les aime bien les rebondissements retentissants à la Prison Break, mais on ne va pas se mentir… C’était pas la série la plus plausible de la Terre : tout était un peu gros. Cela dit, ça passe relativement bien dans ce type de thriller d’action.
Jane the Virgin
Pour le coup, Jane the Virgin ne cherche absolument pas à cacher ce trait, mais en joue ouvertement. En effet, la série est adaptée d’une telenovela vénézuélienne : un format qui puise sa force dans des dramas à la trempe de soap operas. Toutefois, nous sommes bien obligés de relever la patte surréaliste de la trame.
Car, l’héroïne, Jane, tombe enceinte suite à une insémination artificielle accidentelle et décide de garder l'enfant en vue de l'élever auprès du père qu'elle connaît à peine. D’emblée, nos sourcils sont froncés et cela sans même avoir entendu la suite des péripéties. Alors la pilule passera plus facilement pour les amoureux de dramas, mais d’autres auront plus de mal à laisser couler.
La Casa de Papel
Soyons fair play, rares sont les braquages dépeints sur grand ou petit écran éventuellement réalisables en conditions réelles. Alors d’une certaine manière, on peut bien accorder à La Casa de Papel que ce braquage comme beaucoup d’autres dans la fiction est invraisemblable.
Seulement, le scénario de la série relève presque d’une écriture mythique. Nous le disions, La Casa de Papel peut aisément être affilié à un conte de braquage. On croit en peu de choses mis en scène à l’écran, mais on peut trouver ça divertissant. Donc on se laisse aller à fermer les yeux sur la dimension clairement fabuleuse.
You
À sa sortie, le show Netflix avait fait beaucoup de bruit, et ce pas nécessairement pour les bonnes raisons. D’ailleurs, nous nous étions muni de notre plume pour aborder en long et en large les véritables soucis de cohérence qui parsemaient l’écriture de la première saison du programme.
Dans la série, le personnage principal, Joe, développe une fixette et se met à harceler Beck pour l’atteindre et pouvoir la faire sienne. Pour mettre à l’œuvre ce pitch, nous avons droit à des scènes d’espionnage avec la concernée chez elle, rideaux ouverts, au rez-de-chaussée, se mettant à nu sous les yeux du voyeur qu’incarne l’anti-héro. Le flicage est facile, beaucoup trop facile, et l’écriture des protagonistes a du mal à tenir debout. Alors on est vraiment curieux de découvrir ce que va donner la saison 2.
Insatiable
Toujours dans la Netflix family, je demande Insatiable. En soi, on regrette d’avoir à taper gentiment sur cette série, puisqu’elle avait été attaquée dès sa sortie sur la plateforme. Mais en même temps… On ne peut pas passer à côté de ce scénario dans ce top.
La teen serie suit Patty, qui après avoir connu une énorme perte de poids suite à une hospitalisation, se lance dans la course de concours de beauté. À partir de cet écrin, l’écriture part dans tous les sens donnant parfois dans le thriller ou mettant le pied dans des parenthèses fantastiques, à travers une incantation par exemple. L’ensemble n’est pas cohérent, mais on ne peut nier qu’il demeure homogène justement dans cette incohérence croissante tout au long de la première saison.
Mon oncle Charlie
Nous avions déjà cité ce synopsis au sein de notre sélection des plus grosses supercheries du petit écran. Et nous sommes bien obligés de réitérer ici…
Il est bon de rappeler que, dans Mon oncle Charlie, Alan est censé s’installer de façon "temporaire", avec son fils, dans la villa en bord de mer de son riche frère. Oui mais voilà, ce petit service dure 8 ans. Rien que ça… On peut bien être sympa 6 bons mois, mais près d’une décennie : c’est de l’abus, non ?
Desperate Housewives
Pour terminer, nous abordons un programme qui peut lui aussi justifier son surréalisme par sa nature. Car, Desperate Housewives, au-delà d’être une série dramatique, puise clairement dans un esprit soap opera.
Néanmoins, cette ritournelle de l’installation - saison après saison - d’un nouveau voisin doté d’un très lourd secret finissait même par tomber dans la parodie, à terme. À moins que le magnétisme du crime englobe Wisteria Lane, ce leitmotiv était assez peu crédible… Mais bon, il faut reconnaître que Marc Cherry aura marqué l’histoire du petit écran en rassemblant ces quatre femmes fortes.