Ce bilan publié le 30 janvier par le ministère de l’Intérieur aurait dû être une source de joie. En effet, pour la première fois depuis 2020, les experts ont constaté au niveau national une baisse de 2% du nombre de meurtres. Malheureusement, dans la capitale, la tendance est à la hausse en ce qui concerne les homicides, mais aussi les violences sexuelles. Et si certaines autres formes de délinquance sont en recul, ça ne suffit pas à nous rassurer tout ça…
Une ville (beaucoup trop) mortelle
À l’échelle de la France, 2024 aura été une bonne année pour le combat de la vie contre la mort. Un net recul du nombre de meurtres (une première depuis 4 ans), et si les tentatives continuent à augmenter, leur progression connaît tout de même un net ralentissement. Une tendance plutôt positive donc, à laquelle il semblerait pourtant que l’Île-de-France, et plus particulièrement Paris, aient complètement échappé.
[1/2] Le SSMSI publie la première photographie du bilan #statistique 2024 sur l'Insécurité et #délinquance et la déclinaison départementale et régionale de ces résultats, en incluant les collectivités d’outre-mer.
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En effet, sur l’année écoulée, on observe pour la région une augmentation de 13,2% du nombre d’homicides, et 36% rien qu’à Paris, avec 34 meurtres recensés. Même chose pour les tentatives, +7,1% en IDF, et +32,6% dans la capitale, pour un nombre total de 187 victimes. Des chiffres d’autant plus extrêmes qu’en moyenne, depuis 2016, l’évolution du nombre de meurtres se situe aux alentours de +1,6%.
Violences sexuelles et drogue : Paris, la capitale du mal
Deux autres types de délinquance ont également explosé dans les rues de Paris. En premier lieu, les violences sexuelles, avec plus de 5800 victimes, soit une hausse de +12,2% en un an. Seulement 6% des victimes déposent une plainte, soit dit en passant. De la même manière, le nombre de personnes mises en cause pour usage de stupéfiants à fait un bon de + 51,2%, atteignant le score de 29 799 personnes incriminées.
Le SSMSI publie la seconde édition de l'Atlas départemental de la délinquance enregistrée en 2024, en incluant les collectivités d'outre-mer.
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Pour expliquer cette hausse historique, dans un cas comme dans l’autre, le ministère de l’Intérieur évoque principalement la tenue des Jeux olympiques et paralympiques à l’été 2024 dans la capitale. Il semblerait que « la mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité intérieure » durant l'événement, pour assurer le bon déroulement de ce dernier, se soit faite au détriment de la santé et de la sécurité des Parisiennes et des Parisiens.
Quelques crimes en moins
Des nouvelles assez désastreuses donc, qu’on compensera tant bien que mal en vous annonçant tout de même un recul de certaines formes de crime dans Paris. Ainsi, tous les types de vol (avec ou sans arme, avec ou sans violence) sont en baisse, avec une moyenne de -20%. On observe la même évolution pour ce qui est des cambriolages, mais aussi des vols de voiture. En même temps, forcément, comme Anne Hidalgo les a purement et simplement supprimées des rues de Paris, ça devient compliqué de les voler.
Cambriolages, vols avec violence...
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La délinquance baisse à Paris depuis le début de l'année pic.twitter.com/vgRjK3Y1vi
Bon, on a quand même une dernière mauvaise nouvelle, parce que visiblement tout le début de cet article n’aurait pas suffi à vous plomber le moral. Selon les chiffres recensés par le ministère, la grosse majorité des personnes interpellées pour ces crimes et faits de violences ont entre 13 et 29 ans. Les 13-17 ans en particulier sont les principaux mis en cause des vols avec arme, des vols violents sans arme, ainsi que de vols de véhicule.