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Une nouvelle application permet de signaler les contrôleurs dans le métro

undefined undefined 14 janvier 2025 undefined 13h00

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Clémence Varène

Surnommée le Waze des transports, l’application Akha, lancée il y a un peu plus d’un an, fait depuis quelques semaines fureur sur les réseaux et sur AppStore et Google Play. Une aide précieuse pour éviter les amendes, qui permet aux Parisiens n’ayant pas les moyens de verser un rein dans leur Pass Navigo mensuel de profiter plus sereinement des services des différentes instances de régie des transports parisiens. Seulement voilà, ça ne fait pas le bonheur de tout le monde, et Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, entend bien monter au créneau.


Une application 3 en 1

Créée en septembre 2023 par Sid Ahmed Mekhiche, Akha c’est « plus qu'une simple aventure entrepreneuriale, c'est la réponse d'un ancien étudiant, banlieusard, à un problème de mobilité quotidien ». Une plateforme qui aspire à redéfinir les voyages en transport en commun, grâce à trois fonctionnalités bien précises.

Dans un premier temps, peuvent être signalés les retards de bus, métro, tram et autres RER. Dans un deuxième temps, l’application a une fonction "SOS", qui permet d’informer les usagers des « agressions, des incivilités, des pannes matérielles qui empêchent l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ». Bon, jusque là, on ne voit pas où est le mal, et on trouve que c'est même plutôt sympathique. 

Enfin, concept central de l’application, le Akha, qui reprend le nom du signal d’alarme des dealers, qui permet de signaler la présence aux arrêts ou à bord des transports de contrôleurs ou d’agents de sécurité, et ce sur tout le réseau. Et c’est là que le bât blesse, puisque certains y voient un encouragement à la fraude, mais aussi une incitation à la haine — notamment avec des signalements souvent insultants — qui peut mettre les agents en danger.


IDFM entre en guerre

Pourtant, l’application connaît depuis quelques semaines un succès retentissant, contre lequel s’insurge vivement la présidente d’IDFM. Elle se dit « scandalisée » par ce concept, qui apporte une aide « aux délinquants et aux criminels ». Et Grégoire de Lasteyrie, son vice-président, de renchérir : « Quand vous donnez la position des contrôleurs, vous les mettez en danger, il peut y avoir des guets-apens contre eux ».

Pour mettre fin à cette application selon certain·es tout à fait illégale, Valérie Pécresse a annoncé trois mises en demeure adressées au fondateur de l’application, mais également à Google et Apple qui continuent à la proposer en téléchargement. En parallèle, IDFM va aussi porter plainte. Dans un post Instagram, Sid Ahmed Mekhiche s’est défendu en disant que ces accusations étaient sans fondement, et qu’il espère au contraire mettre en place un échange avec la régie des transports, pour avancer main dans la main. Un souhait qui nous semble très optimiste, mais pourquoi pas…