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À Paris, une première boîte à lettres pour les enfants victimes de violences

undefined undefined 4 février 2025 undefined 09h30

Flora Gendrault

C’est une première à Paris. Une petite boîte à lettres en métal blanc sera bientôt installée dans le hall d’accueil de l’école Blanche, dans le 9e, pour accueillir la parole des enfants victimes de violences physiques et/ou sexuelles. Un dispositif mis sur pied par l’association Les Papillons, qui a déjà apposé plus de 200 boîtes aux lettres dans la plupart des départements métropolitains. 


Un·e enfant victime de viol toutes les 3 minutes 

« Si tu ne peux le dire, écris-le » ; tel est le slogan inscrit sur les boîtes Papillons. Bien que décorées de quelques images enfantines, celles-ci se veulent ordinaires pour ne pas impressionner : chaque enfant doit les voir comme des alliées pour dénoncer les violences qu’il ou elle aurait subi, alors qu’un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les 3 minutes selon les chiffres du gouvernement. 

Un distributeur de mots vierges est mis à disposition pour que les enfants puissent y glisser un message, et de courtes instructions sont écrites sur une affiche jouxtant la boite pour les accompagner. Après avoir identifié les maltraitances subies, iels sont invité·es à écrire leur lettre en indiquant leur nom, prénom, école, club de sport, etc. Les textes peuvent être de toutes nature : des mots pour exprimer le mal-être, ou des dessins pour illustrer la situation. La lettre peut ensuite être glissée dans la boîte en toute confidentialité. 


Un intermédiaire avec la justice 

Une fois collectés, ces mots sont rassemblés au siège de l'association, puis lu par des psychologues qui peuvent si nécessaire faire un signalement au parquet. L'an dernier, elles ont permis de recueillir près de 1 000 messages d’enfants, dont 20 ont donné lieu à un signalement à la justice, comme dans le cas de Lily, « porte-drapeau » de l’association selon les mots de Laurent Boyet, fondateur des Papillons, interrogé par Elle en septembre dernier. La fillette de 10 ans et demi a pu, explique-t-il, briser le silence et dénoncer les agressions sexuelles de son grand-père paternel grâce à la boîte à lettres installée dans son école. Au terme d’un procès à la cour criminelle de l’Ain, à Bourg-en-Bresse, celui-ci a pris 12 ans de prison.

Association Les Papillons
Tél. : 04 68 81 96 47
Mail : contact@associationlespapillons.org
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